En France, la filière forêt-bois représente un chiffre d’affaires de 60 milliards d’euros et plus de 400 000 emplois. Avec 450 000 ha plantés en Europe, le peuplier est la deuxième espèce de feuillue produite en volume. Son bois est utilisé pour produire des emballages, du contreplaqué et, désormais, du bois stratifié pour la construction, ce qui en fait une ressource clé pour la bioéconomie. L’une des raisons pour lesquelles la populiculture est devenue un investissement intéressant est qu’elle peut offrir un retour sur investissement significatif sur le long terme. Le chiffre d’affaires moyen en Europe varie entre 12 000 €- 30 000 €/ha, en fonction de la qualité des variétés/clones plantés, de leur densité et de l’âge de la récolte. Selon un rapport de la Commission Européenne, l’industrie du peuplier en Europe a connu une croissance moyenne de 2 % par an au cours de la dernière décennie. Les objectifs de l’Union Européenne (UE) en matière de climat et d’énergie visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990. La culture du peuplier peut contribuer efficacement à la réalisation de ces objectifs tout en favorisant la croissance économique et la création d’emplois dans les zones rurales.

Une caractéristique intrinsèque des arbres des écosystèmes forestiers boréaux et tempérés est l'association mutualiste au niveau de leurs racines avec des champignons ectomycorhiziens (ECM) du sol. Les ECM fournissent aux arbres des nutriments et reçoivent en retour des molécules carbonées de la photosynthèse. Ces échanges améliorent la nutrition de l'arbre et ainsi sa croissance et ses performances. Les événements moléculaires au cours de l’interaction mutualiste ont été décrits, mais le rôle de l'épigénétique lors de la mycorhization reste à établir. Une publication de notre consortium suggère que plusieurs gènes de l'hôte et du champignon impliqués dans l'interaction mutualiste sont sous contrôle épigénétique, suggérant un nouveau niveau de régulation des gènes dans des interactions déjà complexes. EpiMyc vise à établir la causalité entre les variations épigénétiques dans l'arbre ou le champignon et la reconnaissance, l'établissement et le fonctionnement de la mycorhization.