bandeau-actualites
Actualités

Labosem (certification qualité) : un des maillons essentiels de la production des semences françaises

Paru le 22-08-2023 |

La France est le leader mondial des semences et ce n'est pas un hasard. La production des semences françaises respecte en effet des critères de qualité élevés et cette qualité est certifiée par des laboratoires indépendants.
A Brain sur l'Authion (49), notre adhérent Labosem est l'un des maillons essentiels de cette production. Chaque année, quelque 30 000 lots de semences bénéficient de son expertise

C'est un lieu assez méconnu du monde agricole, où pourtant se joue le destin de très nombreuses productions végétales. Un laboratoire dont les résultats d'analyse sont toujours attendus, parfois redoutés, mais généralement acceptés, car son expertise est longue (près de 50 ans) et reconnue par de multiples accréditations nationales et internationales.

Labosem est l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de l'analyse de la qualité des semences végétales. Autrefois placé sous l'égide de la Fnams (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences), ce laboratoire est désormais indépendant, sous forme de SAS, dans laquelle la Fnams reste l'actionnaire majoritaire.

Des échantillons de 600 espèces végétales différentes

Son cœur de métier : l'analyse des semences, en particulier dans le cadre des procédures d’agréages prévues dans les contrats de multiplication entre les semenciers et les agriculteurs. Cette analyse constitue la base de calcul pour le règlement de la culture à l’agriculteur multiplicateur. En plus de l'agréage, l'expertise de Labosem l'amène à réaliser d'autres prestations autour des semences : des travaux de recherche, des contrôles qualité hors agréage sur des lots commerciaux (en sortie d'usine ou après un long stockage), et des tris de lots trop « petits » pour des installations industrielles.

"Nous analysons toutes les semences, sauf celles des arbres"

A l'occasion de la journée Desherb'expo organisée le 13 avril dernier à proximité immédiate de ses locaux, Labosem a ouvert ses portes à une cinquantaine de visiteurs privilégiés. Ils ont pu découvrir, pour la première fois, ce temple des semences : chaque année, environ 30 000 échantillons passent dans ses services, où ils sont scrutés sous tous les angles pour garantir leur qualité. Ces échantillons peuvent être de 600 espèces différentes : céréalières, fourragères, potagères, betteravières, florales... « Nous analysons toutes les semences, sauf celles des arbres », présente Julie Denni, cheffe du service analyses de Labosem.

"Il n'existe pas d'école des semences"

Ces échantillons sont traités par une vingtaine de salariés permanents, auxquels s'ajoutent une vingtaine de saisonniers, au moment des récoltes (de juillet à novembre). Beaucoup de ces salariés sont des experts absolus des semences, capables de distinguer une semence de fétuque de celle d'un dactyle, de reconnaître des adventices uniquement sur leurs graines, ou encore d'identifier les causes possibles d'une mauvaise germination. « Il n'existe pas d'école des semences, commente Sylvia Curnis, responsable de l'unité pureté de Labosem. Il faut au moins 5 ans pour apprendre à connaître les espèces que nous traitons et il faut se former continuellement car il y a toujours de nouvelles espèces ».

Les trois étapes de l'agréage

Lorsqu'ils suivent un parcours d'agréage chez Labosem, les échantillons passent par trois étapes, qui correspondent aux trois grandes unités du laboratoire. La première étape est celle du triage/micro-nettoyage, qui reproduit l'étape de tri réalisée chez les industriels, et qui détermine notamment le taux de déchets présents dans le lot.

Les semences peuvent avoir des tailles et des poids très différents, de la plus petite, celle de l'immortelle (quelques microgrammes), jusqu'à la fève (quelques grammes). Elles ont aussi des formes, des textures (certaines sont poilues), des densités très variables. Pour pouvoir toutes les trier, Labosem dispose d'un parc d'une trentaine de machines, à brosses, à souffleurs, magnétiques, équipées d'une centaine de systèmes de grilles et de tamis.

Pour la deuxième étape, les échantillons passent dans l'unité de pureté, pour déterminer leurs valeurs de pureté spécifique (le pourcentage, par rapport au poids total, de la semence pure, des matières inertes et des semences d'autres espèces) et le dénombrement d'autres graines (estimation du nombre de graines d'autres espèces dans l'échantillon).

Dans cette unité, la principale technologie utilisée est l’œil humain, aidé, le cas échéant, par des loupes lumineuses. Les opérateurs font preuve de minutie et de patience extrême, puisque leur analyse se fonde sur des échantillons d'environ 2500 graines, examinées une à une et identifiées comme appartenant à la semence, à une matière inerte ou à une autre espèce : par exemple, dans un lot de semences de RGI, on peut trouver de la paille (matière inerte) et des graines de chiendent rampant ou de vulpin des champs. Dans un lot de semences de betteraves, on retrouve parfois des graines de gaillet, de liseron des champs ou de morelle.

Au sein de l'unité pureté, les opérateurs examinent des échantillons d'environ 2500 graines, une par une. Les éléments inertes et les graines d'autres espèces sont mis à part. Ce travail de reconnaissance requiert souvent plusieurs années d'expérience. (Photo Catherine Perrot)

Troisième service du laboratoire : l'unité germination qui détermine la faculté germinative du lot. Dans cette section, les semences sont placées dans des conditions optimales de germination et des comptages de plantules sont réalisées à différents intervalles de temps. Là encore, la diversité des méthodes employées doit s'adapter à la diversité des espèces, en termes de substrat, température, lumière, levée de dormance éventuelle..., et là encore, la plus grande partie des opérations (mise en germination, comptage des graines germées, qualification des plantules) est faite par des opérateurs expérimentés.

Des analysées commentées, expliquées et validées

« A chaque fois que l'on fait un relevé après mise en germination, on détaille ce que l'on observe, en graines germées, non germées, présence de moisissures, plantules anormales, etc., explique Claire Yovanopoulos, responsable de l'unité. Certaines anomalies nous permettent de dire où se situe le problème dans l'itinéraire technique : battage, séchage... »

Les résultats d'agréage de Labosem sont en effet toujours expliqués et interprétés dans les bulletins d'analyse transmis aux parties prenantes, tant sur les protocoles utilisés (définis par l'Ista, International seed testing association) que sur les résultats obtenus. Au vu de l'importance stratégique de ces résultats, la traçabilité est assurée d'un bout à l'autre du parcours d'analyse des lots, et les échantillons sont conservés durant une année. Sécurité supplémentaire : des lots témoins sont régulièrement réanalysés et certains lots sont confiés en parallèle à d'autres laboratoires dans le monde pour s'assurer qu'on retrouve toujours les mêmes résultats.

Au sein de l'unité germination, la répartition des graines de petite taille doit être réalisée manuellement pour assurer leur distribution homogène sur le substrat avant mise en germination. (Photo Catherine Perrot)

 

👉 Consultez l'article source sur le site www.pleinchamp.com ici

libelle